Après sa sortie ce 23 décembre 2017, à Bruxelles, le mouvement civico-écologique congolais, Likambo ya Mabele, enregistre, dans les milieux socio-culturels et intellectuels congolaises, des demandes d’adhésion.
Il faut dire que « Likambo ya mabele » crée une surprise pour des compatriotes habitués au culte du chef. Certains sont pris au dépourvu par un mouvement promouvant « une pensée collective » enracinée dans « la terre-mère » en tant que lieu premier d’enracinement, d’identification et d’orientation. Qu’un médecin et écrivain congolais de renom soit parmi les compatriotes demandant d’adhérer à ce mouvement de la pensée est un signe encourageant.
Aussi faudrait-il ajouter que ce mouvement congolais innove en allant dans le sens de la reconnaissance de la place de « la mère » dans la tradition pharaonique. Elle est coordonnée par une jeune maman d’une très grande sagesse et intelligence.
Il voudrait, comme le disait l’un de ses membres, Momi M’buze, éviter un caractère messianique. Il ne vient pas dans l’espace public congolais avec la prétention d’apporter « le salut au pays ». Non. Il veut, tout simplement, en toute humilité et rigueur, apporter sa touche particulière à l’édification d’un espace vital commun. Du point de vue de la pensée. Il aime le travail en synergie faisant de la diversité une richesse et non un handicap à l’unité. Du choc des idées surgit la lumière.
Likambo ya Mabele demeure un défi à relever sur le temps long !
En toute humilité, Likambo ya Mabele va, rigoureusement, s’en pendre aux pensées complaisantes et aux fanatismes. Avoir affaire à Patrick Mbeko n’est pas une mince affaire ! Tout comme avoir affaire à un Désiré ayant la maîtrise du fin fond du Congo et de l’Occident. Non ! Ce n’est pas une mince affaire !
Ce mouvement a le privilège d’avoir en son sein un jeune chef coutumier ! Le chef Katanda est propriétaire de ses terres. Quand il parle de »Likambo ya Mabele », il sait de quoi il est question.
Longtemps avant sa sortie, ce mouvement savait qu’il avait besoin d’un homme attaché aux livres et à la pensée sur l’Afrique. Patrick Ifonge est là. Sa fréquentation des livres lui évite de s’allier aux pensées immédiatistes et courtermistes. Il gère l’Edition Congo Lobi Lelo.
Ce mouvement a, dans son noyau, un digne fils de l’Est. Il est visible dans « Le conflit au Congo. La vérité dévoilée ». Kambala Musavuli, c’est de lui qu’il s’agit, a compris que l’amitié des peuples du monde épris de justice et de paix, cela est indispensable à la lutte des dignes filles et fils du Congo-Kinshasa. Il est l’un des initiateurs de Friends of Congo.
La jeune mère gérant ce mouvement de pensée, historienne de formation, est trop exigeante du point de vue de la pensée. Comme toutes les vraies mères, elle a le cœur sur la main. D’où l’engagement de Bénédicte Kumbi dans plusieurs projets au Congo-Kinshasa. Presque tous les membres de son noyau font la même chose. Ils n’ont pas attendu de se constituer en mouvement de pensée pour être actifs sur le terrain Congo. Ils y seront toujours.
Malgré tout, Likambo ya Mabele demeure un défi à relever sur le temps long ! Espérons que le noyau saura en porter la charge !
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961